7H05 : Le visage aussi gris que le temps. Je pénètre dans la fadeur du jour. Les limbes ont envahi l'espace, pourtant il va falloir émerger et se diriger le Théâtre Debussy pour la projection d'un film de la compétition officielle.

 

10H55 : Leto est un film parfaitement magnifique, une grande œuvre qui résiste à la gueule de bois. Palme du cœur.

 

11H49 : Je ne suis pas rentré pour le film de Nicloux. Insupportable festival où les voitures officielles sont prioritaires sur les ambulances. Toi qui fut inventé pour défier le festival fasciste te voilà trahi en ton âme.

 

13H27 : Somnolence sous soleil sec. Allons récupérer la place pour aller voir le dernier film de jean Luc Godard samedi matin, juste avant de partir.

 

17h21 : Leto est vraiment un chef d'oeuvre unique, splendide, incroyable. Avec le temps et en y repensant, ce film devient peu à peu le meilleur film que j'ai pu voir cette année. Je vais bientôt entrer pour voir un premier film Français.

 

20H49 : Sauvage est un bon film, un peu prévisible et caricatural comme beaucoup de films mais il montre sans tabou la violence et la douleur de la prostitution et de la désespérance. Cette désespérance distillée dans la jeunesse par ceux qui là haut et partout nous envoient chiens et armures. Direction Un certain Regard, des nuages chargés guettent.

 

00H33 : A genoux les Gars est un film tout simplement horrible. Insupportable de bout en bout, idéologiquement flou. Rire sur le viol, justice à coup de manipulation sexuelle, banlieue caricaturale à l'extrême, le tout posé dans une genre de version érotique ratée de SODA. Pourtant la salle a tout de même applaudit. C'est à ne rien y comprendre, le public de Cannes est un public étrange. J'ai d'ailleurs encore croisé Paulo Branco, même après avoir pris sa fessée, il reste en territoire ennemi à dandiner peu fier du bout de sa laisse. Il faut espérer que le film de Gilliam soit bon, que la tragédie ne s'accomplisse pas jusqu'au bout.

 

La journée demain sera essentielle, plusieurs films très attendus. Je m'en vais dormir désormais, je garde dans l’âme toute la chaleur de l’Été que m'a laissé le premier film de la journée. Un immense geste de cinéma et d'art, un coup de maître à la hauteur des artistes de rock qui peuplent le film. Bonne nuit.